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Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe - Septembre 2014

Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne)

Vendredi 5 septembre 2014. La deuxième étape de cette traversée de la France dans le sens Bordeaux-Montargis me conduit naturellement à l'abbaye de Saint-Savin*** que j'avais déjà visitée, il y a fort longtemps, lorsque je travaillais du côté de Montmorillon. Bon, le temps de se garer (je n'ai que l'embarras du choix après la rentrée scolaire !), et me voilà au pied de cette église pas comme les autres. Classée au patrimoine mondial de l'Humanité, elle abrite un ensemble de peinture murales romanes unique en Europe.

Fondée sous Charlemagne au début du IXe siècle, elle fut édifiée pour les saints Savin et Cyprien, qui, selon la légende, fuyaient la Macédoine où ils étaient persécutés car chrétiens. Capturés sur les bords de la Gartempe, ils y furent martyrisés et décapités. Trois cents ans plus tard, les reliques des deux martyrs ayant été retrouvées sur les lieux de leur massacre, on décida d'y fonder une église abbatiale pour y conserver les reliques. La construction et la décoration durèrent de 1040 à 1090. Durant de très nombreuses années, Saint-Savin est restée l'une des plus influentes abbayes de France. La guerre de Cent ans sonna le glas de la prospérité du monastère qui changea plusieurs fois de main. Durant les guerres de religion, catholiques et protestants se disputèrent sa possession.

A peine entré dans l'édifice, on prend une belle claque. La nef est impressionnante avec ses 42 mètres de long sur 17 mètres de large et ses 18 mètres de hauteur. Elle est divisée en trois vaisseaux par deux rangées de colonnes d'une hauteur de 15 m décorées en faux marbre, dans des tons doux rosés et pastels. Les colonnes montent jusqu'à la voûte et la supportent directement. La voûte du vaisseau central est entièrement peinte.

Mais la richesse de Saint-Savin réside dans ses extraordinaires peintures murales*** réputées dans le monde entier. Datant des XIIe et XIIIe siècles,  elles ont été peintes directement sur les murs. Les couleurs employées sont peu nombreuses, ocre jaune, ocre rouge et le vert, mélangées au blanc et au noir. Les peintures murales représentent uniquement des scènes de l'Ancien Testament issues des deux premiers livres du Pentateuque : la Génèse et l'Exode. Elles se lisent comme un grand livre. Deux registres de peinture se déploient de chaque côté d'une frise qui divise la voûte dans toute sa longueur. La plus belle scène est sans nul doute l'arche de Noé, exactement conforme aux descriptions de la Bible. Le résultat est saisissant de beauté. Chaque figure est animée d'un dynamisme contenu : les têtes s'inclinent, les cous se tendent, les tailles se cambrent, les mains s'agitent, les jambes se plient. Les articulations sont soulignées par des vêtements collés au corps ou inversement, s'envolent des pans de draperie. Cette gestuelle, alors que les visages restent inexpressifs, donne une intensité dramatique aux récits. L'abbaye peut être considérée comme "la chapelle Sixtine du Moyen Age français". Dommage que la voûte soit si haute. Pour les admirer pleinement, il faudrait presque des jumelles !

La réputation des fresques fait aisément oublier les autres éléments architecturaux de l'abbatiale, notamment ses chapiteaux***. Ceux des trois premières travées sont exclusivement ornées de simples volutes. Les modifications apportées au plan initial se répercutèrent aussi sur les chapiteaux des six autres travées qui furent décorés de rinceaux et de feuillages variés, mais également de quelques scènes historiées. Ces chapiteaux sont de style typiquement poitevin, que l'on retrouve dans de nombreuses grandes églises du Poitou construites au cours du xie siècle.

Les vitraux du chœur, des chapelles et des baies du déambulatoire sont au nombre de 14. Ils ont été commandés à l'atelier Lobin de Tour, en 1873. Le chœur est doté d'un sanctuaire délimité par dix colonnes aux chapiteaux sculptés de lions affrontés et de feuilles d'acanthe qui rappellent ceux de l'église Sainte-Radegonde de Poitiers.

En faisant le tour de l'abbaye, je me retrouve à longer les rives de la Gartempe***. D'ici, on a une vue exceptionnelle sur l'édifice. La vue sur la rivière est pas mal non plus ! Encore un petit effort, et je grimpe sur le pont qui enjambe la Gartempe. Magique !

 
 
 

 
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